Collages amusants et une femme avec des idées au hasard pétillant,
Olivia Blanchemain nous dévoile son travail, en entretien chez blogart.
Contact : oliviablanchemain@gmail.com
Quel est le processus de création de vos oeuvres d’art? T’es tombée par hasard sur une idée ou tout est méticuleusement planifié?
La plupart du temps, je laisse une grande place au hasard.
J’ai une idée au départ, une thématique, un mot, une couleur.
Puis je cherche dans mes collectes de papiers et d’objets divers où je sélectionne des éléments qui n’ont rien à voir les uns avec les autres.
Je planifie alors l’assemblage tout en laissant une grande place à la surprise et à la découverte.
Ce processus, peut varier pour certaines commandes qui me bornent à un thème précis et/ou à des objets définis. Mais même dans ce cas là je laisse faire les choses pour qu’elles s’accordent d’elles-même.
Où trouves-tu les matériaux de tes oeuvres d’art ?
Je les trouve partout. Je garde des objets et des papiers divers depuis des années. Je conserve des emballages cadeaux, des sacs plastiques, des vieux magazines chinés, des tickets et des emballages ramenés de voyages. Je récupère aussi tout ce qui se trouve dans ma boite aux lettres, des publicités pour hypermarchés aux coupons pour des guérisseurs africains.
Je récupère aussi l’intérieur des enveloppes qui cachent de jolis motifs géométriques.
Dans mon processus créatif, il m’arrive souvent, de découper un élément phare et d’être plus intéressé par son négatif découpé que par l’objet lui-même. Encore un intérêt pour le hasard et les petits « accidents ».
Pourquoi t’as choisi le collage comme moyen d’expression artistique ?
Je pratique la peinture et la photographie. Je suis également une collectionneuse d’objets sans valeurs.
Le collage est un bon compromis entre ces différentes pratiques, il permet d’allier différents médiums que j’affectionne tout particulièrement.
Pourquoi autant des femmes dans tes collages ?
Parce que je suis une femme et je suis intéressée par la place de celle-ci au sein de la société.
L’assemblage de cette 1ère série s’est faite avec la récupération de magazines féminins où la femme est le plus souvent représentée de manière stéréotypée. Elle doit tendre vers la perfection dans de nombreux domaines. L’idée de cette série était mettre en avant l’absurdité de cette quête via des associations toutes aussi absurdes.
Ces thématiques ne sont pas nouvelles mais elles sont malheureusement toujours d’actualité à des degrés divers.
La femme a été le thème de ma 1ère série, il s’agit d’un point de départ mais ne résume pas mon travail aux femmes. Je m’intéresse à différents sujets et le plus souvent, la forme et les techniques employées se suffisent à elles-même. C’est au regardeur de (faire le tableau) trouver un sens.
Il existe un message par rapport à la femme ou la relation femme-homme, femme-monde ?
Les messages associés, dans mes assemblages, ont le plus souvent rien à voir les uns avec les autres.
Pourtant c’est cette confrontation entre les images et les mots qui fait sens en définitive.
Le message par rapport à la femme et sa relation au monde est probablement de l’ordre de la dénonciation et de la contestation, sans toutefois entrer dans une approche politique. Bien que tout est politique.
Ce qui m’intéresse, avant tout, c’est l’alliance cohérente ou absurde qui découle du hasard de mes compositions.
Peux-tu nous expliquer le côté rêverie/ surréel de tes œuvres ?
Difficile d’expliquer quelque chose que je m’exclus de maîtriser totalement.
Je me laisse le plus souvent « aller » à la création, d’une manière instinctive.
Je choisis et je compose d’une manière quasi automatique dans la plupart de cas.
Tout n’est pas lié au hasard évidemment, mes choix initiaux de collectes domptent cette « non maîtrise ».
Travail de jour ou de nuit ?
Je travaille le plus souvent le soir peu éclairé. Mais il m’arrive également de passer des journées dans mes papiers. Le plus souvent, je commence une planche le soir puis y reviens plusieurs jours après pour ajouter ou bien soustraire les choses. J’aime ce regard neuf et cette perception qui varie en fonction du jour ou de la nuit.
Son préfère ?
Une musique le Sacre du Printemps de Stravinsky
Le ronronnement de mon chat
Odeur préfère ?
C’est de saison, l’herbe fraîchement coupée et l’odeur de la pluie d’orage sur le bitume.
//// Merci Olivia ////
oliviablanchemain@gmail.com
Ces collages sont très intéressants, j’aime beaucoup « Nylon » !
merci pour cet autre regard sur une artiste que j aime bcp. comme le commentaire precedent, je me suis pas mal attardee sur nylon, mais jeunesse reste mon prefere.